THRILLER: A CRUEL PICTURE [THEY CALL HER ONE EYE]
25 avril 2005 - par LP

Petite devinette : Qu’est-ce que l’excellent Quentin Tarantino et les non-moins excellents artisans de chromatik.ca ont en commun? Le compte de banque: sûrement pas! Des invitations fréquentes aux cocktails de Cannes ou d'Hollywood: encore moins! Un début de calvitie rampante: jamais! Un amour inconditionnel pour les films trash et de série-b: ABSOLUMENT !!!   Et ce cher Quentin a multiplié les clins d’oeil à ce type de cinéma [trash, culte, kung-fu, films de genre de tous acabits, série-B, name it!] dans ses excellents Kill Bill 1 & 2. Bien sûr, même l’amateur de cinéma moyen peut reconnaître le "suit" de Bruce Lee de Game of Death [1978] élégamment porté par la toujours très "slim" Uma Thurman. Par contre, il s’avère très peu probable que les amateurs de cinéma mainstream fassent le lien entre ces deux films et le méconnu Thriller: A Cruel Picture.  Méconnu? Peut-être pas pour longtemps, car Synapse vient de nous offrir l’intégrale non-censurée de ce classique suédois du cinéma-choc sur DVD.

Une jeune femme [Christina Lindberg - cute et mystérieuse!] devenue muette suite à un abus sexuel mène une vie paisible sur une ferme familiale avant d’être sournoisement séduite et droguée par un pimp sans scrupules. Ce dernier, qui fait un peu fifon pour notre époque, la force à satisfaire divers clients aux goûts tordus. Évidemment, notre jadis douce jeune femme décidera un jour qu’elle en a assez et, suite à une formation-choc en karaté, tir au .12 et autres loisirs pour toute la famille, décidera de se venger.

Thriller se veut une histoire typiquement "exploitation" ou "rape-revenge" mais de toute évidence filmée avec un certain souci pour la qualité... Ce qui n’est pas peu dire pour un film de ce genre. Le montage, la réalisation et la manière dont on développe tranquillement l’intrigue sont abordés et exécutés efficacement par le réalisateur Bo Arne Vibenius. On y décèle même un petit côté "arthouse" bien ficelé. Bien sûr que le film n’est pas parfait, mais il m'a quand même surpris au plus haut point... Tous les Jesus Franco de ce monde peuvent aller se rhabiller! [je frissone juste à l’imaginer nu - brrr] De plus, vous aurez sûrement un faible pour l’actrice principale qui, malgré un seul œil pour le 3/4 du film [Darryl Hannah anyone???] et aucune parole, campe le rôle de la midinette exploitée et désabusée à merveille. Le pimp, pour sa part, établit un nouveau standard dans la catégorie "face à fesser dedans".

Avant de vous conseiller le visionnement de ce film, ne serait-ce que par curiosité en regard aux deux Kill Bill, je tiens à mentionner ceci: La version du film sur le DVD non-censuré renferme des scènes de sexe hardcores dignes des films XXX des années 70 [avec zooms sur les organes génitaux]. Certains ne s’entendent pas sur la validité de ces scènes. Les uns croient que cela contribue à nous faire compatir avec la victime tandis que les autres affirment plutôt qu’il s’agit de nudité et de sexe gratuit afin d’amasser les bidous de plusieurs perverts amateurs de DVD culte. Personnellement, il s’avère difficile de me choquer et ce qui m’agace dans ces scènes c’est l’évidence qu’elles ont été ajoutées plus tard [différence dans l'éclairage et dans le grain du film parfois] ainsi que la manière dont on y arrive par similis jump-cuts et la musique pseudo-psychadélique qui les accompagne. Honnêtement, je dois dire que le film serait tout aussi efficace sans ces scènes. Je donne donc 3/5, scènes XXX ou pas, et j’en aurais donné 4 n’eut été de l’utilisation abusive du ralenti à la fin du film - procédé que je déteste lorsqu’utilisé à outrance mais qui plaira peut-être à d’autres... La plupart des critiques raffolent de ces ralentis et les considèrent comme l’une des principales forces du film. Tant qu'à moi, je préfère de bonnes chorégraphies et de la diversité. Donc, du ralenti j’aime bien mais pas en excès...